[Review] Dunkerque : la guerre selon Nolan

Christopher Nolan, le réalisateur de la trilogie de The Dark Knight, nous propose, avec Dunkerque, son tout nouveau film, sa propre vision de la guerre et, plus exactement, de l’évacuation des troupes alliées en mai 1940.

Avant de commencer cette critique, il faut que je vous parle du cas de Christopher Nolan. Certaines personnes s’accordent pour dire que ce monsieur est un grand réalisateur tandis que d’autres critiquent ses films sans même les avoir vus. Je tenais à préciser que je ne critique, de manière générale, aucun film sans l’avoir vu et c’est également le cas pour Dunkerque. De Christopher Nolan, je n’avais, par ailleurs, vu que Batman Begins et Insterstellar, deux films que j’ai bien aimés.

Attention : cette critique peut contenir des spoilers et/ou dévoiler des points importants du scénario.

Le résumé

Au début de la Seconde Guerre mondiale, en , environ 400 000 soldats britanniques, canadiens, français et belges se retrouvent encerclés par les troupes allemandes dans la poche de Dunkerque. L’opération Dynamo est mise en place pour évacuer le Corps expéditionnaire britannique (CEB) vers l’Angleterre.

Source : Wikipedia

Qui est qui ?

Le premier protagoniste que l'on rencontre
Le premier protagoniste que l’on rencontre

Dans Dunkerque, l’histoire se focalise sur plusieurs personnages. Certains sont des militaires, d’autres des aviateurs et d’autres encore de simples civiles partis secourir les soldats restants sur la plage de Dunkerque. Dans le film, les identités ne sont pas souvent révélées, c’est pourquoi j’aurais du mal à vous donner le nom de tel ou tel personnage. Par contre, je pourrai aisément vous donner leur nationalité ou leur métier. Cela m’a un peu déconcerté car je n’avais aucune accroche avec les personnages à l’écran. J’avais simplement l’impression de voir d’illustres inconnus tenter de survivre.

J’aurai préféré en apprendre plus sur les personnages que l’on suit, notamment leur prénom, ce qu’ils ont vécu avant tout cela, etc. Avoir l’impression qu’ils étaient développés au-delà du film de Christopher Nolan, qu’ils avaient déjà un vécu et qu’ils n’avaient pas seulement été créés pour apparaître sur la plage sans aucun repaire passé.

Ma petite amie, avec qui j’ai vu le film, m’a plusieurs fois demandé qui était tel ou tel personnage, et je me suis posé la même questions à plusieurs reprises. Cela n’aide pas dans un film où la temporalité est également importante. On se perd facilement parmi les personnages et les différents événements.

Je dois cependant admettre que c’est à la fois un défaut et une qualité. Grâce à cela nous sommes réellement face à des soldats, des êtres humains qui tentent de survivre et de revenir dans leur pays, au péril de leur vie. Cela fait de Dunkerque un film de guerre original qui diffère de ce que l’on a l’habitude de voir. Ici, on ne suit pas un seul soldat personnifié à qui on s’attache suite à ses mésaventures. La guerre, ce n’est pas une seule personne, cela touche des milliers de soldats que l’on ne connait pas forcément. De nombreuses vies sont brisées.

Une semaine, une journée, une heure

Les troupes en pleine évacuation
Les troupes en pleine évacuation

Le film prend donc comme contexte l’évacuation des soldats anglais présents dans la poche de Dunkerque durant le mois de mai 1940. Pour ce faire, le réalisateur utilise différents points de vue (à terre, en mer, dans les airs). Cette idée nous permet de vivre les événements à travers les yeux de différents personnages qui ont chacun leur propre vision des choses.

En plus de cela, Christopher Nolan s’amuse avec le temps. Il arrive que vous suiviez un événement et qu’il vous fasse tout d’un coup revenir une heure plus tôt, et inversement. Bien que les personnages soient présents pour lier les événements entre eux et nous permettre de nous situer, il arrive bien souvent que l’on soit perdus, surtout en début de film. En utilisant ce procédé, le réalisateur rend les choses à la fois originales et confuses.

J’aurai apprécié que la trame narrative soit cohérente en allant progressivement dans les événements, plutôt que de passer sans cesse à divers moments de la journée, voire de la semaine. De cette manière, l’histoire aurait sans doute été plus compréhensible et on n’aurait sans doute eu plus d’accroche avec les personnages.

La guerre comme vous ne l’avez jamais entendue

Une production de qualité
Une production de qualité

Comme pour la plupart des productions de Christopher Nolan, la bande-son est réalisée par le célèbre compositeur Hans Zimmer à qui l’on doit notamment les bandes-son d’Interstellar et de la trilogie The Dark Knight. Pourtant, alors qu’il nous avait habitués à des ambiances sonores uniques, celle de Dunkerque se fait très (trop ?) discrète. Nolan semble avoir voulu privilégier les sons d’ambiance (bruits d’avions, explosions, coups de feu, etc.) aux compositions de Hans Zimmer.

Ces bruitages sont très réalistes mais j’ai trouvé que le mixage sonore n’était pas très bien géré, particulièrement en ce qui concerne les tirs. D’accord, les coups de feu sont des bruits extrêmement violents et surprenants. Il arrive d’ailleurs souvent que des soldats deviennent sourds ou qu’ils aient de graves problèmes d’acouphènes après avoir été exposés durant de longues périodes à des tirs.

Dans Dunkerque, chaque explosion et chaque tir vous surprendra. Malheureusement pour vos oreilles, le mixage trop élevé de ceux-ci est assez désagréable. C’est en tout cas ce que j’ai pu remarquer dans une salle de cinéma. Il est fort possible que vous n’ayez pas ce problème sur votre télévision.

L’aspect sonore du film rejoint la partie visuelle : du très bon travail qui mérite d’être souligné. On s’y croirait presque tellement tout est réaliste !

Bien que le film présente des défauts qui nuisent à sa narration et à sa compréhension, il pourrait devenir un film culte tout comme Il faut sauver le soldat Ryan. Dunkerque présente une très bonne maîtrise technique et des effets spéciaux à couper le souffle qui démontrent encore une fois le talent de Christopher Nolan et de ses équipes. Le réalisateur a réussi à ne pas faire tomber son film dans les clichés d’histoires de guerre qui nous montrent des sur-hommes. Ici, vous rencontrerez des être humains comme vous et moi, capables du meilleur comme du pire.

Fan de jeux vidéo depuis mon enfance, j'ai eu l'occasion de jouer à énormément de licences, des plus connues aux moins connues. J'aime également la musique, le cinéma, le dessin et la photographie.

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